Ces petits riens... ces petits signes...

A force de ne pas entendre -de ne pas vouloir écouter- ses petits signaux d'appel, mon corps a poussé sa gueulante! Une petite hospitalisation et quelques grosses douleurs plus tard, me revoilà à combler ces habituelles insomnies, de mes mots maladroits...mais salvateurs.

Alors petit bilan: je ne dors pas mieux, je ne me sens pas mieux, et en plus j'ai ces nouvelles douleurs! Que du bonheur en quelques sortes; ben oui, il y a toujours pire il parait, dixit les bien pensants qui s'activent -parfois- autour de nous. (Bien pensant: terme qui signifie "personne qui excelle dans la théorie mais qui est malheureusement privée de toute pratique efficace", autrement dit, tous ceux qui disparaissent de votre vie physiquement quand vous êtes mal, et qui au mieux (!) vous rappellent comme la vie est belle ). Pas de changement radical en somme, toujours cette envie d'aller mieux pourtant, sans que mes efforts pour y parvenir ne soient payants, au point de paraître inexistants pour tous ces mêmes biens-pensants! Bref...

Ce repli sur moi est propice à une certaine extrapolation subjective, et depuis une "rencontre" nocturne quelque peu surprenante, je m'attache à des tas de petits signes quotidiens; une chanson qui passe à la radio à un moment précis, un parfum qu'on croise, une expression qui attire l'oreille.. en cherchant laborieusement des explications..

Hier, j'ai eu encore cette occasion de croiser une de ces "coïncidences", un de ces petits clins d'oeil. Bien que mon état de santé ne se prête pas vraiment à cette (mauvaise) habitude, je suis devenue une "ipod addict"; incapable d'arpenter les rues de la ville, ou les rayons de supermarchés sans mes écouteurs collés aux oreilles lorsque je suis seule. Et avouons-le, au nombre des "bien pensants" qui m'entourent, ça signifie donc très souvent. Bref, me voilà dans les rayons, comme la moitié de la ville apparemment, à hésiter devant tous ces petits plaisirs au chocolat, à fredonner des airs "qui bougent" (ah, c'est la règle pour les courses!). Et puis cette impression qu'il fallait que je prête attention à ce qui m'entoure. Je lève le nez; pas de visage familier. Je regarde mon téléphone; pas de signal. J'enlève mon casque; personne ne me parle. Des frissons pourtant. J'ai d'abord eu peur à une de ces crises qui me reprenaient là, et puis quelques notes au-dessus de ce brouhaha. Une chanson, pas n'importe laquelle, une qui me touche beaucoup,une de celles que je n'écoute plus maintenant. Je souris pour(me) cacher mon malaise qui se mêle déjà à mes cogitations. Jamais je n'aurais pensé entendre ces notes sortir d'ailleurs que de mon ordi ou de mon casque... Ils étaient, à moitié, à moi, ces quelques mots...

Voilà, un de ces petits signes, qui n'a certaine aucune signification pour les bien-pensants, qui en a une inconnue pour les esprits torturés.. Alors, je me suis reperdue dans un week-end nostalgie, je me suis replongée dans des souvenirs qui ne me font plus sourire.

Pourtant là, l'heure tardive aidant (!), je souris; ce genre d'écrits, je les garde pour moi généralement, alors j'imagine que ceux qui me connaissent vont se demander :

1) Si j'ai bu ce soir... avec les médocs, c'est pas bon!

2) S'ils eux font partie des bien-pensants...

3) Si finalement, ils avaient pas raison de croire en une dépression !

4) Mais de quelle chanson elle parle???..